Entre Deux Eaux

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Expertise en management stratégique de projets complexes dans le domaine de l’eau

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Projets

La guerre de l’eau n’aura pas lieu!

Nous sommes partis le 17 novembre 2008. Nous sommes revenus le 3 juin 2010. 550 jours pour recueillir sur le terrain, sur quatre continents, des informations destinées à valider une méthode d’analyse des problèmes transfrontaliers de l’eau.

11 bassins hydrographiques, 35 pays. Nous voulions voir à l’échelle du monde cette question de l’avenir de l’eau dans le sillage du réchauffement climatique. Cette ressource naturelle a une place centrale pour l’espèce humaine car elle est au cœur de l’agriculture, l’hygiène, la santé, le transport, l’industrie… bref de la vie! Selon la vision malthusienne, la raréfaction de notre or bleu entrainera des conflits entre états.



Il existe 263 fleuves transfrontaliers sur notre planète, et même si le mot français rival tire son origine latine de rivus qui signifie rivière, il n’y a pas de raison de se laisser porter par le pessimisme.

Dans l’histoire moderne, l’eau n’a jamais été l’origine d’une guerre et les coopérations actuelles laissent penser qu’il s’agit d’avantage d’une arme de paix que d’une source de conflit. Malgré les différents que les gouvernements peuvent avoir les uns avec les autres, l’enjeu que représente l’eau est trop important pour ne pas en discuter. Les fleuves ne connaissent pas de frontières et, sans effort commun, les initiatives des uns sont réduites à néant par les autres. Aujourd’hui, même Israël et les territoires Palestiniens arrivent à se retrouver autour d’une même table pour débattre du sort de la mer Morte.

Avant d’entamer de quelconques activités, il est bien entendu nécessaire que les autorités de chaque pays acceptent de se parler et de placer les enjeux hydriques à l’ordre du jour. On retrouve souvent les universités, organisations internationales et ONG au départ du processus visant à promouvoir la notion de bassin versant et à argumenter sur les bénéfices de la coopération dans le but d’influencer leurs ministres.



PLUSIEURS TYPES DE PROJETS

Avec l’aide des agences de développement (AFD, SIDA, USAID, JICA…) les gouvernements s’accordent ensuite pour lancer des programmes et projets communs. Ce sont ces projets qu’Entre Deux Eaux a précisément étudié pour comparer leurs structures et leurs organisations et dégager des pratiques innovantes duplicables d’un bassin à un autre. Il existe plusieurs types de projets:

- Les projets d’infrastructures: lorsque l’on parle de projet on pense immédiatement à ceux là car ce sont les plus faciles à identifier. Ils comprennent bien évidement les barrages, mais aussi les canaux, les ponts, les routes… Par exemple, en Afrique de l’Ouest, l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a réuni les autorités maliennes, mauritaniennes et sénégalaises pour organiser la gestion commune des barrages de Diama et de Manantali.

- Les projets de sensibilisation: ce sont souvent des actions qui sont destinées aux populations locales. A travers des formations, publications de manuels scolaires ou campagnes d’affichages, la ressource et les moyens de la préserver sont expliqués à tout-un-chacun. Que ce soit sur les berges du Danube ou de l’Okavango, nous ne connaissons que trop peu l’impact de nos actions pour le milieu naturel.

- Les projets de recherche: dans un même bassin versant, les pays disposent de leurs propres données, dans leur propre langue et leur propre unité de mesure. Avant de commencer à travailler ensemble, il est indispensable de rassembler les données existantes sur le fleuve et de les replacer dans un contexte plus vaste. Globalement, de nombreux pays ont une méconnaissance de leurs ressources hydriques : quel en est le débit, la source, les affluents? Et ce fossé s’agrandit lorsque l’on parle des eaux souterraines.

- Les projets de développements: l’eau ne peut pas être abordée sous l’unique angle hydrographique. Les projets doivent être intégrés dans une vision systémique qui nécessite un appui aux différentes parties prenantes. Les pays sont assistés, au sein même de leurs ministères, pour développer de nouvelles aptitudes. Au niveau local, les populations bénéficient de micro projets pour améliorer leur situation sanitaire, scolaire ou financière (artisanat, écotourisme,…).



LA GUERRE DE L’EAU N’AURA PAS LIEU

D’un bassin à un autre, la coopération n’a pas atteint le même niveau d’avancement. Les porteurs de projets peinent encore aujourd’hui à mener à bien leurs actions, non plus pour des raisons techniques, mais managériales. L’environnement dans lequel ces projets sont initiés est extrêmement complexe car innovant, instable et incertain. Ils intègrent un grand nombre d’acteurs qui n’ont pas nécessairement d’objectif commun et qu’il faut rassembler pour assurer la réussite du projet.

Au travers des projets étudiés, l’implication d’une organisation tierce s’est révélée importante pour assurer l’intermédiaire entre les institutions et mobiliser les parties prenantes dans une démarche commune. Il est plus facile de débuter un projet sous l’égide de l’Europe qu’entre la Turquie et la Syrie ou la législation internationale fait cruellement défaut.

Beaucoup de projets rencontrés dépendent aujourd’hui des bonnes volontés des organisations donneuses. Sans ce soutien financier les programmes de développement seraient laissés à l’abandon. Pour qu’un projet ou un programme soit pérenne, il doit faire partie intégrante des plans stratégiques des pays bénéficiaires. Les pays doivent être porteurs et moteurs de son implantation et il nous semble primordial que les communautés locales soit partenaires du projet dès la formalisation des activités.

Lors de nos 18 mois sur le terrain, nous n’avons jamais envisagé le déclenchement d’une guerre de l’eau. Les conditions climatiques, l’émergence d’une classe moyenne dans les pays en développement et la démographie vont continuer à mettre notre ressource la plus chère sous pression. Cependant, la prise de conscience est générale et les convaincus de la coopération accueillent sur leurs bancs de plus en plus de membres appartenant aux plus hautes sphères des gouvernements.


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