Entre Deux Eaux

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Buda,Pest & Novi Sad

Sous les ponts de Novi Sad…

 

Notre descente du Danube se poursuit, lente et douloureuse, au regard de la qualité de ses eaux. En effet, après Bratislava, nous rejoignons les deux rives de Buda et de Pest, qui, ensemble, forment la capitale hongroise. Notre première impression : « Quelle ville extraordianire ! Témoin d’un empire, ornée de lions, de bâtiments sublimes, d’une forteresse qui semble indestructible… ». Et pourtant, quelle ne fut pas notre surprise lorsque, traversant un de ses trois majestueux ponts, nous tombons sur une bouche dégorgeant les eaux usées de la ville. Curieux de nature, nous ne pouvons nous empêcher de relater notre découverte et de demander une explication au Ministère de l’environnement, lors de notre rendez-vous.

 

 

C’est alors que Peter KOVACS, Directeur du Département de Gestion du bassin fluvial et de la protection des eaux, nous apprend qu’environ 50% des eaux usées de la ville se déversent, telles quelles, dans le Danube. La ville a entamé la construction d’une usine de traitement des eaux sur le bord du fleuve. Depuis le 21 mai 1991, la Directive européenne sur les eaux résiduaires urbaines a en effet obligé toutes les agglomérations européennes à s’équiper de systèmes de collecte des eaux urbaines résiduaires avant le 31 décembre 2000 ou 2005 en fonction de la quantité organique biodégradable rejetée. (Pour plus de renseignements sur les directives européennes, visiter le site : http://europa.eu/scadplus/leg/fr/s15005.htm ) http://water.europa.eu

 

Etant en totale incapacité de respecter ces échéances, faute de temps et d’argent, la Hongrie a demandé à l’UE un délai supplémentaire de 15 ans. Selon le Ministère, l’usine de traitement de Budapest devrait déjà permettre de recycler 95% des eaux usées de la ville d’ici 2010. Cependant, le reste du pays est encore à équiper. En attendant, les autorités se reposent sur le fait que le débit du Danube est relativement important, permettant de noyer le poisson.

 

Et bien sûr, l’eau du Danube ne s’arrête pas aux frontières. La Roumanie, située à la fois en amont avec les eaux de la Tisza (affluent de Danube) et en aval avec le delta, a elle demandé de repousser l’échéance jusqu’à 2022. Et pour remplir les conditions requises par l’UE, le pays nécessiterait la construction de pas moins de 2000 usines de traitement des eaux. Même avec des subventions européennes, il est donc  difficile de croire que l’on pourra se baigner à Budapest d’ici les 15 prochaines années.

 

 

Mais cela n’effraie pas les plagistes de Novi Sad. Située au Nord Ouest de Belgrade, en Serbie, la ville a été construite grâce à l’assèchement d’un coude du Danube et la construction d’un canal de déviation des eaux. Les trois ponts de la ville reflètent à eux seuls l’histoire destructrice de ses habitants.

 

En commençant depuis la forteresse, nous trouvons le pont appelé aujourd’hui  « Rainbow of Varadin » de l’ancien nom de la ville et qui fut construit en 1928. Détruit en 1941 pendant la retraite de l’armée yougoslave, il fut reconstruit 5 ans plus tard. En 1999, pendant la guerre des Balkans, les bombardements de l’OTAN détruisent les 3 ponts de Novi Sad. La ville, qui a longtemps été un lieu d’échange, est fermée à la navigation à cause des débris tombés dans le Danube. Aujourd’hui, bien que la majorité ait été draguée, bon nombre de détritus ont trouvé leur place dans le limon du fleuve.

 

 Le pont « Rainbow of Varadin » entame une nouvelle reconstruction rapide et à l’identique avant la chute du régime de Milosevic. Pendant ce temps, et quelques mètres en amont, la ville installe un pont temporaire afin de relier au plus vite Novi Sad  à Belgrade et  Srem et de relancer les échanges. Après la reconstruction, la partie médiane du pont a sera revendue à la Lybie, mais les passants peuvent encore en observer les deux extrémités, témoins d’un passé plus qu’agité.

 

A ses côtés se trouvent également les restes du pont Žeželj, au dessus duquel les occupants hongrois tuaient et jetaient leurs victimes juives et serbes sous la glace pendant l’occupation de la seconde guerre mondiale. Enfin, poursuivant dans l’histoire et en remontant le courant, nous tombons sur le pont de la Liberté, qui vient à peine d’être reconstruit et témoigne de la paix maintenant retrouvée en Serbie. Aujourd’hui, les habitants de Novi Sad conquièrent à leur tour la plage en été et les jeunes aiment sauter du pont de la liberté, tant pour prouver à leurs conquêtes leur courage que pour prouver à l’histoire que le pont porte bien son nom.


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