Entre Deux Eaux

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Les aquamaladies

« Nous buvons 90 % de nos maladies » Pasteur

Profitons, de nous trouver, malheureusement, dans un des pays les plus touchés par les maladies liées à l’eau pour faire un point sur ces assassins masqués. Non contentes d’ailleurs de perpétrer des meurtres en série, les aquamaladies s’en prennent aux plus jeunes, aux plus faibles et aux plus pauvres. Leur tableau de chasse : 9 millions de morts par an plus 2,3 milliards de personnes en mauvaise santé. Vous avez déjà du entendre cette célèbre citation de Pasteur, selon laquelle, « Nous buvons 90 % de nos maladies ». Et comme tout le monde sait, Pasteur était un visionnaire. Mais aurait-il pu imaginer qu’aujourd’hui, les 3/5 de la population mondiale boivent de l’eau non traitée et contenant des virus ou bactéries et qu’1.9 milliards de personnes ne disposent pas d’installation sanitaire ?

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Les modes de transmissions sont finalement peu nombreux, comparés au nombre de maladies qui s’en déclinent :

§ Le premier, est tout, simplement, l’eau contaminée par des déchets humains, animaux ou chimiques et par la présence de micro-organismes et d’agents chimiques. La tête de file en est la diarrhée, avec ses 2,2 millions de morts enfantines par an.

Autres maladies : le choléra, la typhoïde, la polio, la méningite et les hépatites A et E.

  • Ensuite arrivent les vers et larves, avec, notamment, la schistosomiase et l’onchocercose,

§ Les moustiques ne sont pas en reste, ni la mouche tsé-tsé, apportant leur lot de paludisme, dengue, fièvre jaune, maladie du sommeil et filariose.

§ Et finalement, les aérosols contenant des micro-organismes sont également vecteurs de maladies comme la légionellose.

carte monde eau potable

Pourcentage de la population mondiale bénéficiant d’approvisionnement en eau potable; source OMS, 2002

Fiches d’identité des principales aquamaladies

La diarrhée

Cause : eau contaminée par des organismes bactériens, viraux et parasitaires, notamment par des déchets humains, animaux ou chimiques + mauvaise hygiène.

Bilan : 2,2 millions de morts par an, pour la majorité des enfants. Les maladies diarrhéiques ont tué plus d’enfants au cours des 10 dernières années que tous les conflits armés depuis la fin de la seconde guerre mondiale tué plus d’enfants au cours des 10 dernières années que tous les conflits armés depuis la fin de la seconde guerre mondiale

Symptômes : selles molles ou liquides plus fréquentes que la normale

Conséquences : Déshydratation

Traitement : Boire, boire et boire, et ingérer du sel et du sucre lorsqu’il est difficile de s’alimenter.

La schistosomiase ou bilharioseSchistosomiase

Cause : Ver, le schistosome, qui vit aux dépens de certains gastéropodes d’eau douce se développant dans les eaux stagnantes, et notamment dans les cultures irriguées. Le ver pénètre la peau puis est transporté par le sang jusque dans l’organisme.

Bilan : La schistosomiase est endémique dans 76 pays, la plupart en Afrique. Au minimum, 600 millions de personnes risquent de contracter l’infection et 200 millions sont infectées, parmi lesquelles 20 millions souffrent de séquelles sérieuses.

Symptômes : éruptions ou des démangeaisons cutanées immédiatement après l’infection, puis fièvre, frissons, toux et douleurs musculaires dans les deux mois qui suivent. Les infections non traitées peuvent entraîner l’apparition de sang dans les urines et les selles.

Conséquences : Chez les enfants, ceci a un impact négatif en termes de croissance, d’état nutritionnel et de développement cognitif. L’infection chronique peut entraîner d’autres maladies, voire atteindre le système nerveux.

Traitement : Le praziquantel est le seul médicament disponible et efficace contre toutes les formes de schistosomiase.

Le paludisme, ou malaria

Cause : L’agent responsable du paludisme, le plasmodium est un protiste (plasmodium) qui ne vit pas dans l’eau. Il parasite un moustique qui lui en a besoin et qui se satisfait de la moindre eau stagnante. Cette maladie est transmise à l’homme par la simple piqûre d’un moustique infecté.

Bilan : La malaria à elle seule, provoque chaque année plus d’1 million de décès et cause 300 millions de cas de maladies aiguës. 90% des victimes qui décèdent du paludisme se situent dans l’Afrique sub-saharienne.

Symptômes : fièvre, les frissons, les céphalées, les douleurs musculaires, la fatigue, la nausée et les vomissements, la diarrhée, l’anémie et la jaunisse. Des convulsions, un coma, une anémie sévère et une insuffisance rénale peuvent également survenir. La plupart des gens commencent à se sentir malades 10 jours à 4 semaines après avoir été infectés.

Conséquences : Sans traitement rapide et efficace, le paludisme peut évoluer vers une forme cérébrale grave suivie par la mort.

Traitement : Antipaludéens.

La denguemoustique

Cause : Il y a quatre virus distincts, mais étroitement liés, qui peuvent être transmis à l’homme par la piqûre de moustiques femelles infectées du genre Aedes. Les moustiques acquièrent le virus en piquant une personne infectée puis peuvent transmettre le virus pendant le reste de leur vie.

Bilan : C’est une maladie typique des zones urbanisées qui est malheureusement en plaine expansion. Au niveau mondial, on estime qu’il y a environ 50-100 millions de cas de dengue et environ 500 000 cas de dengue hémorragique chaque année.

Symptômes : Syndrome fébrile, éruption cutanée, forte fièvre, céphalées (maux de têtes) intenses et douleurs rétro-orbitaires, musculaires ou articulaires. La forme la plus virulente déclenche des hémorragies graves voire mortelles.

Conséquences : La dengue est rarement mortelle mais elle peut entraîner une complication potentiellement mortelle, appelée dengue hémorragique.

Traitement : Il n’existe pas de vaccin. La dengue peut être soignée par hospitalisation.

Pour des explications sur d’autres aquamaladies, consulter le Site de l’OMS et son Aide mémoire sur les maladies liées à l’eau.

Les facteurs aggravants

Au-delà du manque d’accès à l’eau potable et à l’assainissement, d’autres facteurs viennent apporter leur lot de maladies.

  • On retrouve avec l’eau, le même problème qui a longtemps fait, et fait toujours, la plaie du sida : les populations ne se rendent pas compte que les personnes infectées meurent à cause de l’eau. Quasi systématiquement, la cause de la maladie ou du décès est imputée à la maladie développée, sans remonter à la cause primaire. Si bien que les familles ne remettent pas nécessairement en question leur mode de vie et d’utilisation de l’eau (pour autant qu’elles puissent le faire).

  • Pendant des décennies, l’assainissement a été négligé au profit de buts humanitaires plus « nobles ». Les ONG ne voulaient pas s’occuper de l’assainissement pour ne pas, littéralement, « mettre les mais dans la merde ». Et on les comprend. Il est bien plus séduisant de construire un puit que des latrines.

  • Les infrastructures d’approvisionnement en eau (systèmes d’irrigation, barrages, …), en elles-mêmes, sont également un facteur aggravant. En Turquie par exemple, nous avons vu avec le projet du GAP que les canaux d’irrigation à ciel ouvert avaient attiré les moustiques, apportant paludisme, bilharioze et autres maladies (lire l’article). Il en est de même en Afrique, comme par exemple au Sénégal, où nous nous rendrons d’ici quelques mois, avec la construction du barrage de Diama en 1986.

Conclusion

D’autres maladies peuvent être apportées via l’eau, notamment à travers de trop fortes concentrations en composés chimiques comme le plomb (saturnisme), les nitrates (méthémoglobinémie ou maladie bleue) ou les pesticides. Cependant, les concentrations doivent atteindre un niveau élevé avant de provoquer des torts à la santé humaine.

Les progrès de la science avancent à grand pas, et avec eux les procédés de traitement des eaux et l’amélioration de l’assainissement. Là où il y a quelques dizaines d’années, le procédé de traitement des eaux ne pouvait se faire que par le processus oxydation – clarification – désinfection, et par l’ajout de désinfectants chimiques ou par rayonnements ultraviolets, les procédés de filtration sur membranes permettent aujourd’hui d’éviter l’utilisation de réactifs chimiques et de rendre le traitement plus « naturel ». Le coût en reste encore très élevé, comme toutes les nouvelles technologies, mais les avancées laissent espérer qu’une démocratisation pourra s’opérer dans les prochaines années.

Reste à espérer que les politiques de management et de gestion de l’eau nationales suivront le mouvement afin d’enrayer le problème à la source. Cependant, l’eau est encore aujourd’hui loin d’être une priorité dans la majorité des pays et les conséquences de ces choix politiques sur la santé de leurs ressortissants sont largement sous estimés.

Est-ce vrai ?

Seules les femelles moustiques piquent

OUI , car elles ont besoin de sang pour la maturation de leurs œufs. Les mâles ne se nourrissent que de nectar de fleurs. Les œufs sont pondus isolément à la surface de l’eau et vont éclore pour donner des larves puis des nymphes qui vivront dans l’eau avant de se transformer en moustique adulte. Le passage de l’œuf au moustique nécessitera 10 à 15 jours suivant l’espèce et la température ambiante.

Etant infecté par le paludisme, je peux n’avoir que de très rares crises?

OUI, La gravité et l’ampleur des symptômes dépendent du type spécifique de paludisme. Dans certains types, l’infection peut rester inactive pendant une période pouvant aller jusqu’à cinq ans et elle peut être récurrente. Dans les zones de transmission intense du paludisme, les gens peuvent développer une immunité protectrice suite à des infections répétées.

Soigner l’eau par l’eau, est-ce possible ?

OUI, paradoxalement, une grande majorité des maladies liées à l’eau entraînent une déshydratation. Dans certaines maladies comme la diarrhée, le meilleur remède est également la principale cause.

Sources :


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